Site officiel de la commune de Sauveterre-de-Béarn

Un peu d’histoire

Cinq siècles avant notre ère, venant probablement de la vallée de l’Ebre et d'Aragon, des pasteurs ibères franchissent les Pyrénées et parcourent les plaines de Gascogne. Ils y cherchent des vallées fertiles et des lieux naturellement protégés pour y bâtir des camps fortifiés.

Un groupe de ceux-ci, les Bénarnis (appelés aussi Vernanis ou Béharnenenses) occupent ainsi le territoire qui deviendra le Béarn. Dans tout le pays, et plus particulièrement à Sauveterre-de-Béarn, se succèderont ainsi au fil des siècles de nombreux envahisseurs : les Romains, les Wisigoths, les Vascons (Basques), les Arabes, les Normands et bien d'autres. C'est vers l’an 840 que naît la vicomté de Béarn ainsi que la véritable identité de Sauveterre-de-Béarn.

Sauveterre  vient du latin médiéval "terra salva", terre sauve. 

Le nom même de Sauveterre renvoie aux sauvetés, fondées en nombre en Aquitaine au XIè siècle dans un climat de croissance et de violences féodales. Il s'agit de villages d'Eglise placés sous la protection de la croix pour jouir de la Paix de Dieu. Toutefois, Sauveterre sort de ce modèle puisque fondée par une autorité laïque, le vicomte de Béarn Centule V (1054-1090), dans un contexte guerrier.

Centulle, allié à l'évêque d'Oloron, puissant légat du pape, s'est employé à soustraire par les armes à l'évêque et au vicomte de Dax la vicomté de Soule et cette région, riche de "l'or blanc" de Salies. Au regard de la sauveté,on peut dater la naissance de Sauveterre des années 1060-1080. Elle attire ainsi des serfs fuyant leur servage et le seigneur de leur lieu ne peut les y poursuivre. Ce statut de "sauveté" ne sera bien évidemment pas étranger au développement commercial ultérieur de la cité.

Un ancien dicton béarnais fait allusion à la qualité du lieu et l'amabilité de ses habitants : "A Saubatèrre, boune tèrre, boune gént" (À Sauveterre, bonne terre, bonnes gens).

Bénéficiant de franchises dès le XIème siècle, Sauveterre-de-Béarn devient très vite un des principaux bourgs de la vicomté des seigneurs du Béarn. Située dans la partie ouest du pays, à la frontière de la Soule, Sauveterre, camp retranché puissant, constitue un des principaux maillons de l’organisation défensive du territoire. De plus, la cité est également une halte indispensable pour les pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle poursuivant leur chemin vers la Navarre. L'hôpital  Saint Antoine les accueillait au nord de la cité et l'Hôpital Saint Jacques près du pont. Dès la fin du XIIème siècle, une église dédiée à Saint André commence à être édifiée. Fortifié, le bâtiment participe alors aux défenses de la ville.

À la fin du XIIIe siècle, Gaston VII Moncade, seigneur du Béarn, renforce les fortifications de Sauveterre-de-Béarn et en 1274, Philippe III le Hardi y concentre des troupes.
Non loin de l'imposante tour aujourd'hui appelée Tour Monréal, et en face de l'hôpital des pèlerins de Compostelle, un premier pont fortifié " à piles de pierres et tabliers de bois " est bâti sur le gave d'Oloron. Situé en contrebas du bourg, cet ouvrage fixe, relie la cité de Sauveterre à l'île de la Glère située au milieu du gave.

Le pont de Sauveterre est à l'époque l'un des quatre lieux de passage du gave dans toute la vicomté de Béarn, les autres étant les ponts d’Orthez, de Navarrenx et d’Oloron-Sainte-Marie. Le franchissement du pont de bois (appelé alors  " Pont Maïor " et qui, transformé, deviendra bien plus tard " Le Pont de la Légende ") confère dès lors à Sauveterre-de-Béarn le contrôle des voies transitant vers la Navarre, en Espagne.

La cité fortifiée béarnaise voit les courants commerciaux favoriser sa croissance et elle devient ainsi l'un des principaux axes routiers du pays. À l'époque, Sauveterre-de-Béarn relie Dax et Bayonne à la Navarre via Orthez, Pampelune (Iruña) par le col de Roncevaux, et Oloron-Sainte-Marie et la vallée d’Aspe par le Somport, vers Huesca en Aragon.

Au XIVe siècle, la politique de Gaston III de Foix-Béarn (dit Gaston Fébus) profite beaucoup à Sauveterre-de-Béarn. Sous son administration, la cité prospère encore davantage et conforte sa position clef dans la vicomté de Béarn. Ses marchands jouent un rôle actif dans les échanges entre Pampelune et Bayonne et outre les corps de métiers relatifs à une cité normale (serruriers, couteliers, teinturiers, meuniers etc...), la présence de  banquiers étrangers est attestée dans la ville ce qui confirme l’importance du bourg.

Entre 1362 et 1364, deux familiers de Gaston Fébus sont originaires ou résident à Sauveterre : Arnauton de la Carrere cumule les titres de secrétaire, serviteur, et notaire de Gaston III, P. de Gotz, un très riche marchand et bourgeois de la cité, ceux de conseiller de Fébus et trésorier du Béarn. Leur présence confirme l’importance du bourg et des liens qu’entretenait Gaston Fébus avec la bourgeoisie locale. À cette époque, les fortifications de Sauveterre-de-Béarn sont renforcées et améliorées. La construction du château vicomtal est en constante évolution et l'ancien pont de bois sur le gave d'Oloron est remplacé par un nouveau pont en pierres en trois parties doté de nombreux aménagements, dont un pont-levis.

Au XVe siècle, sur la rue dite de Pleguignou est bâti un arsenal. En avril 1462, le roi de France Louis XI rencontre non loin de Sauveterre-de-Béarn Jean II d'Aragon et Gaston IV de Foix-Béarn. Contre le paiement de 300 000 écus d'or, Louis XI accepte de mettre à disposition du roi d'Aragon une soldatesque considérable, fantassins et cavaliers, pour aider ce dernier à mâter une révolte en Catalogne. Un traité sera bien signé à Bayonne la même année, mais la somme promise ne sera jamais payée...

À partir du XVIe siècle, après l'époque de prospérité, la ville de Sauveterre-de-Béarn commence à perdre son intérêt stratégique au sein du dispositif militaire du Béarn. La place forte de Navarrenx toute proche, dont les fortifications sont jugées plus adaptées à la guerre d'artillerie, lui est ainsi préférée.

Cependant, Sauveterre faisant toujours partie des « parsans » militaires avec Orthez, Morlaàs, Pau, Nay et Oloron-Sainte-Marie, les bâtiments défensifs de la cité reçoivent encore quelques améliorations. C'est également de cette époque que date l'édification de la maison qui abrite l'actuel l'hôtel de ville de la localité.

Au début du XVIe siècle, lors de la guerre de Navarre, les espagnols envahissent le Béarn à la poursuite d’Henri II d’Albret et en l'an 1523, les troupes espagnoles de Charles Quint, sous le commandement de Philibert de Challon, prince d’Orange, cernent Sauveterre-de-Béarn. Après un siège long et éprouvant, tant pour ses défenseurs que pour sa population, la cité est contrainte à capituler. Les espagnols entrent dans la ville, s'y installent et s'y livrent à des saccages dont l'église Saint-André aura à souffrir plus particulièrement. Plus tard, le baron béarnais de Miossens et " soixante braves hommes " pénètrent de nuit, dans la ville occupée, par la porte des immondices de la tour de Domezain et profitant de l'effet de surprise, le commando de "patriotes" massacre les envahisseurs et reprend finalement possession de la cité. 

Les Guerres de Religion :

Au milieu du XVIIe siècle les huguenots de Jeanne d'Albret, partisans de la Réforme, sont nombreux à Sauveterre-de-Béarn. Un temple y est édifié, et la ville reçoit l'un des six "colloques" du Béarn protestant. De ce fait, la cité aura donc à souffrir des affrontements entre huguenots et troupes catholiques du roi de France. En 1529, à l'issue d'affrontements entre les deux partis, le château vicomtal sera presque totalement détruit et l'église Saint-André sera à nouveau fortement endommagée. En 1580, les défenses nord de Sauveterre sont renforcées et et le Fort de Tolose construit. 

Sauveterre-de-Béarn a toujours eu le souci d'entretenir ses fortifications urbaines. Ainsi, de 1527 à 1572, les portes de la ville, ses murailles, le pont-levis ou encore les guérites font l'objet d'améliorations constantes.

En 1580, le toit du château et sa galerie surplombant le gave sont ainsi réparés sous la direction du capitaine de Bastanés. D'autres travaux sont entrepris sur l'édifice entre 1593 et 1595 et des latrines y sont construites en 1610. Mais alors que le bâtiment est de nouveau en état, dix ans plus tard, l’annexion du Béarn à la France consacre son abandon définitif. Les corps de bâtiment ne seront plus conservés que pour abriter des geôles et dès lors Sauveterre-de-Béarn ne jouera plus désormais de rôle prépondérant dans l'histoire du pays.

Les troubles liés à la Révolution française laisseront aussi des traces de dévastation sur les édifices de Sauveterre. En 1789, les fors de Béarn seront abolis par la Révolution et progressivement, les habitants de Sauveterre, comme tous les béarnais d'ailleurs, devront abandonner le gascon, langue qui fut celle de l'État souverain de Béarn. Le village fera ainsi partie du département des Basses-Pyrénées, lequel deviendra en 1969 les Pyrénées Atlantiques. La renommée de la vieille cité fortifiée renaîtra dans la deuxième partie du XXème siècle avec l'essor du tourisme en Aquitaine. Le patrimoine historique et architectural du lieu sera reconnu à sa juste valeur et il vaudra à Sauveterre-de-Béarn le surnom envié de "Perle du Béarn".

La commune de Sauveterre-de-Béarn, en Nouvelle Aquitaine, fait partie de la Communauté de Communes du Béarn des Gaves avec ses communes voisines de Salies-de-Béarn et Navarrenx.

La localité compte près de 1500 habitants (sauveterriens), sur une superficie de 1454 hectares. 

Le site de Sauveterre :

Après avoir parcouru les ruelles et leurs vieilles maisons béarnaises, franchi les portes médiévales et admiré les trésors de l'église paroissiale Saint-André, le panorama depuis l'esplanade de celle-ci offre au visiteur une vue  absolument superbe qui n'a vraiment rien à envier à celle de la célèbre "Promenade des Pyrénées" de la ville Pau. Elle embrasse des paysages verdoyants jusqu'aux montagnes de la chaîne pyrénéenne.

La tour Monréal, vieux donjon de plus de 33 mètres de haut, renferme la maquette de Sauveterre au Moyen Age, qui invite à découvrir de manière ludique Sauveterre et le Béarn à  travers les siècles. Un escalier abrupt situé à ses côtés permet d'en admirer ses murs imposants percés d'archères. Si l'on descend au bas de cet escalier, on accède aux berges du gave d'Oloron. Ces dernières ont été agréablement aménagées pour des promenades, à pieds, à vélo ou à cheval. Ces eaux sont réputées et le championnat du monde de pêche au saumon y est d'ailleurs organisé. En été, l'endroit est un lieu privilégié pour les baignades et en toutes saisons canoë, kayak et rafting y sont pratiqués.

Sauveterre-de-Béarn est un des endroits d’Aquitaine où l'on trouve le plus de traces de fortifications du Moyen-Âge. Vieille cité médiévale fortifiée béarnaise, Sauveterre recelle en effet de nombreux vestiges, témoignages inestimable d'un prestigieux passé. Les nombreux monuments et son patrimoine historique y sont idéalement mis en valeur et un circuit balisé guide les visiteurs à travers le la ville. L'été, des visites sont organisées pour apprécier les richesses de la cité.

 

L'église de Sauveterre - Saint-André - Église fortifiée en Béarn :

L'église de Sauveterre-de-Béarn a été édifiée entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle. Au Moyen-Âge, cet édifice fortifié dédié à Saint-André participait aux défenses de la cité. Son architecture entre roman et gothique et son clocher imposant en font une église unique en Béarn.

L'église de Sauveterre-de-Béarn est bâtie selon le plan "bénédictin", en forme de croix latine. Elle mesure 35 mètres de long sur 20 de large et le gros œuvre est construit de calcaire, de pierre et de grès, en moyen appareil. L'extérieur est de style roman et sa décoration en est très austère, les murs sont uniquement percés par de fenêtres longues et étroites. Les toits de l'édifice sont recouverts de tuile creuse mécanique et d'ardoise sur la croisée du transept à huit voûtains.
Le bâtiment possède un imposant clocher de plus de 27 mètres de haut dont la masse repose sur le carré de croisement. D'aucuns pensent qu'à l'origine ce clocher ne possédait pas de toiture et que c'était une terrasse crénelée qui servait de tour de guet qui dominait le gave d'Oloron et toute la vallée. Aujourd'hui, si cette hypothèse de terrasse à créneaux est controversée, la fonction de tour de guet du clocher demeure nullement contestée. En revanche, le cimetière médiéval d'origine n'existe plus, il est désormais enfoui sous l’esplanade actuelle et une sacristie contemporaine a été accolée à la façade sud de l'église.

L'intérieur de l’église :  Il présente clairement la superposition du style roman d'origine avec celui du gothique naissant. Il est décoré de vitraux, peintures et sculptures. On y trouve deux absidioles voûtées en cul-de-four dont les parties droites sont voûtées en plein cintre. L'abside est voûtée d'ogives et les bras du transept également. Ces derniers dépassent légèrement les absidioles. Les trois travées de la nef et des bas-côtés sont aussi voûtées d'ogives.

Sous le porche, le superbe tympan sculpté du portail ouest qui couronne la porte d'entrée n'a rien à envier à ceux des plus grands édifices romans. Il est divisé en neuf claveaux. Celui du centre se termine par une clef pendante tenant lieu de trumeau, probablement inspirée de l'art espagnol ou arabe. Deux arcs latéraux plein-cintre reposent sur cette clef et sur les piédroits du portail.

Une seule voussure encadre ce tympan. D'autres devaient être initialement prévues si l’on en juge par son l’ébrasement à 45°avec ses sept piédestaux, ses sept chapiteaux à feuilles et les quatorze colonnes qui l’encadrent. Les chapiteaux sont essentiellement décorés de représentations végétales : des palmes, des motifs de feuilles et de de fruits. Deux arborent cependant des ébauches de figures humaines. Sur le premier chapiteau, deux personnages grimacent : l'un tire une énorme langue, l'autre s'ouvre la bouche avec les deux mains. Ces sculptures représentent la gloutonnerie et le mensonge. Le second montre la nativité. La Vierge Marie, Saint-Joseph à ses pieds, et, près du berceau de l'enfant roi, sont figurées les têtes de l'âne et du bœuf.

Dans la mandorle - l'Ovale de Gloire - se tient un Christ en majesté bénissant. Il est entouré de représentations allégoriques des quatre principaux évangélistes : Saint Matthieu (représenté en ange), Saint Marc (en lion), Saint Luc (en bœuf) et Saint Jean (en aigle). Le soleil rayonnant et la lune en croissant sont également figurés sur l'œuvre.

 

Le Pont de la Légende :

Dès le Moyen-Âge, le pont de Sauveterre-de-Béarn a contribué à la prospérité de la cité béarnaise. Ce pont fortifié était un élément essentiel de la défense de la vicomté de Béarn. À l'origine fixe et en bois, puis reconstruit en pierres doté d'un pont-levis, il est aujourd'hui appelé "Pont de la Légende".

Le pont fortifié : Le chemin de promenade longe le flanc boisé de la cité. La végétation sur le flanc de la colline qui supporte le village est luxuriante, et bambous et palmiers ajoutent au lieu une petite touche exotique. Le parcours passe ensuite sous les vieilles arches de pierre de l'ancien hôpital des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, et après quelques escaliers de pierre on parvient au fameux Pont de la Légende.
L'ouvrage était au Moyen-Âge un élément de la défense de la cité et reste emblématique de Sauveterre de Béarn. Sous la voute de sa petite tour, un panneau conte la légende qui s'y rattache.

Histoire du Pont : À l'époque de l'occupation romaine, le lieu de Sauveterre-de-Béarn, situé sur la rive droite du gave d’Oloron, est déjà traversé par une voie secondaire qui mène à l'Espagne. Situé en contrebas du bourg, un ensemble de trois ponts "à piles de pierres et tabliers de bois" franchit les deux bras du gave et l’île de la Glère qui les sépare. Au XIIIème siècle, sous Gaston VII de Moncade, seigneur du Béarn, cette structure est considérablement améliorée et fortifiée. Elle prend alors le nom de "Pont Maïor" et constitue l'une des principales fortifications de la cité béarnaise.

Le pont de Sauveterre-de-Béarn est un point stratégique très important. Il est à l'époque l'un des quatre lieux de passage du gave dans toute la vicomté de Béarn, les autres ponts étant ceux d’Orthez, de Navarrenx et d’Oloron-Sainte-Marie. Le franchissement de cet ouvrage confère dès lors à Sauveterre-de-Béarn le contrôle des principales voies transitant vers l’Espagne.

La cité fortifiée béarnaise voit les courants commerciaux favoriser sa croissance et elle devient ainsi l'un des incontournables axes routiers du pays. À l'époque, Sauveterre-de-Béarn relie Dax (Landes) et Bayonne (Pays Basque) à Saint-Jean-Pied-de-Port via Orthez, Pampelune par le col de Roncevaux, et Oloron-Sainte-Marie et la vallée d’Aspe par le col du Somport, vers Huesca en Aragon.

Si l'on ne peut plus emprunter le pont fortifié pour se rendre dans l'île de la Glère située entre les deux bras du gave, cette dernière demeure cependant accessible un peu plus en aval par un petit pont proche du camping. L'endroit, calme et très ombragé, est dénué de toute construction. Cet écrin de verdure est un lieu fort apprécié en période estivale, et de l'île, la vue sur les fortifications de la cité est véritablement exceptionnelle.

Au XIVème siècle, la politique de Gaston III de Foix-Béarn (dit Gaston Fébus) va beaucoup profiter à Sauveterre-de-Béarn. Sous son administration le vieux pont d'origine est remplacé par un nouveau pont en pierres dôté de nombreux aménagements. Un pont-levis est installé qui se rabat sur une pile intermédiaire, reliée à l’île de la glère par un tablier de bois. Une lourde chaîne en barre l’entrée. À l'extrémité de la première partie de l'ouvrage, une petite tour est édifiée. Elle abrite en son sommet le poste de garde et l'appareil de manoeuvre du pont-levis auxquels on accède par un étroit escalier à vis. Un droit de péage est exigé pour les cavaliers, piétons ou attelages. À l'époque, la structure prend le nom de "Pont de l’Hôpital" car elle fait face à l’hôpital construit pour les pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle.

De 1527 à 1725, le pont subira encore quelques améliorations, mais en 1732, lors d'une violente crue du Gave d'Oloron, le pont est emporté par les eaux. L'ouvrage ne sera jamais reconstruit et seules subsistent de nos jours la partie surmontée de la petite tour reliée au pied de la cité et une pile intermédiaire située à côté de celle-ci. Les ponts fortifiés tel celui de Sauveterre-de-Béarn restent les derniers vestiges de cet aspect de l'architecture militaire médiévale. En France, peu subsistent en l'état et presque tous ont subit au fil des siècles des modifications ou restaurations importantes.

La légende : Une vieille chronique écrite par l'Abbé Menjoulet, d'après une histoire de Baluze, conte le miracle de Sancie, souveraine de Béarn, qui subit dans le gave "le Jugement de Dieu par l'eau" :
En 1170, la vicomtesse Sancie vit dans le château de Sauveterre-de-Béarn. Elle attend un heureux évènement et cela réjouit toute la population de la cité. Son époux, le jeune vicomte Gaston V, est parti outre Pyrénées participer à la croisade contre Maures dans la péninsule ibérique. Sancie donne le jour à un garçon mais le nouveau-né "difforme en tout son corps" décède au moment précis où l'on apprend le décès de Gaston V en terre espagnole. La mort de l'enfant provoque alors une très vive réaction des gens de Sauveterre-de-Béarn...

La cité est véritablement en émoi, d'autant que certains bruits avaient déjà courus que Sancie pratiquait la sorcellerie. Le décès de l'enfant serait donc une punition divine ! Le tumulte est si grand que les barons béarnais et les notables de la cité, quelque peu désemparés, s'en remettent au roi Sanche de Navarre, le propre frère de Sancie. Celui-ci se rend à Sauveterre et, devant la situation, prend la décision brutale de soumettre sa sœur au "Jugement de Dieu". Ainsi, par un froid matin de février, en robe blanche, pieds et poings liés, Sancie est menée sur le pont où attendent le roi de Navarre, l'évêque, les notables et la population du bourg et des alentours, soit au total plus de 3000 personnes. Après avoir été interrogée par l'évêque, la malheureuse est saisie violemment par des soldats et est précipitée dans les eaux tumultueuses du gave d'Oloron.

Sancie disparaît, avalée par les flôts, entraînée par le courant violent. Mais soudain, sur un banc de sable, "à trois tirs de flèches" de sa chûte, Sancie, réapparaît, inconsciente mais bien vivante. La nouvelle du miracle parcourt alors la ville : Sancie est vivante ! Sancie est innocente ! Conduite à nouveau devant l'évêque, ce dernier lui donne la bénédiction et la déclare officiellement innocente. De grandes festivités sont organisées dans la cité et en remerciement à la Vierge Marie, Sancie offre à Notre Dame de Roc-Amadour un riche manteau couvert de pierreries et brodé de fils d'or. Sancie règnera longtemps sur le Béarn, honorée et aimée par tous les béarnais.

Sauveterre de Béarn est une commune de 1448 habitants située à la confluence du Béarn, du Pays Basque et des Landes. De nombreux édifices témoignent encore de son importance à l’époque médiévale : un pont ouvrant sur un commerce prospère, une église fortifiée ayant reçu les  Rois de France Louis XI et Philippe le Hardi, une tour défensive, un château vicomtal, des remparts…  Autant de vestiges constituant un atout indéniable pour un site pourtant peu connu.

Sauveterre compte des édifices classés à l’inventaire des Monuments historiques (l’église St André, le Pont de la Légende, la Tour Monréal) datant du XIIè siècle et des monuments inscrits (la Porte du Datter, le glacis des remparts, ainsi que le château vicomtal et la Maison Montpribat, qui sont privés.

Sauveterre-de-Béarn est édifiée sur une terrasse qui surplombe la rive droite du gave d’Oloron. Au Moyen-Âge, la cité bénéficie d'une position stratégique dans la vicomté du Béarn. Le bourg fortifié est à l'époque une terre d’asile, un lieu de commerce prospère et une place forte redoutable.